27 décembre 2013

Pour les fêtes, marque-place et marque-page

Eh bien ! après une période de "silence", me voici de retour. J'avais un peu délaissé la calligraphie pour des occupations beaucoup moins agréables, mais malheureusement nécessaires.

Les fêtes de fin d'année... un moment magique pour les enfants qui découvrent au pied du sapin tous les cadeaux déposés par le gentil père Noël, et aussi pour les adultes, une occasion de se réunir autour d'un bon repas et d'une belle table.
Comme il faut changer chaque année... il a fallu se creuser un peu la tête pour faire un petit cadeau personnalisé, pour chacun, et y mettre le maximum de coeur et d'énergie. Il y a une grande majorité de lecteurs parmi les convives, des livres emballés dans les paquets, alors va pour un marque-page qui, déposé dans chaque assiette, servira aussi de marque-place pour la table de Noël.

J'ai découpé des bandes un peu plus larges que celles d'un marque-page et j'ai fait sur chacune un fond à la gouache et au rouleau. Autant que d'invités, plus quelques unes au cas où j'aurais des ratés... ce qui n'a pas manqué !



Ensuite, j'ai réalisé un modèle de lettre à gaufrer pour chaque invité, l'initiale de son prénom, les deux initiales pour celui qui avait un prénom composé, et j'ai fait un gaufrage par bande de papier.


J'avais fait des essais avant, il faut gaufrer dans la partie la plus claire, sinon le gaufrage ne se voit pas, ou à peine.

Le plus dur est fait... Il ne reste plus qu'à découper la bande au format marque-page (4,5 ou 5 cm, selon la largeur du gaufrage), calligraphier le prénom de chacun et agrémenter le haut du marque-page avec un cordon argenté et quelques perles, histoire de faire un peu festif.


J'ai choisi l'écriture Kaalam, de Julien Breton, pas si facile à réaliser, mais si élégante.
Et voila, il n'y avait plus qu'à mettre un marque-place et marque-page dans l'assiette de chacun sur la table de Noël...


J'ai été récompensée de mes efforts en constatant le lendemain, en rangeant, qu'il ne restait plus aucun marque-page sur la table. Chacun avait pris le sien.
Un bien beau souvenir. Il faudra trouver une autre idée pour l'année prochaine, mais j'ai encore le temps !

14 août 2013

Exercices de style d'août, suite et fin

Eh oui, toutes les bonnes choses ont une fin...
Dernier essai sur les exercices de style de superposition. J'ai travaillé à l'aquarelle car je n'avais pas d'encre(s) pour mettre mes idées en action.

J'ai fait un premier essai de superposition de lettres en écrivant à l'horizontale, mais le résultat ne mérite pas d'être montré.Cela ne rend rien.
Je suis donc passée en vertical, d'abord sur du papier à dessin (celui qui ne peut pas se gaufrer), et cela a beaucoup mieux fonctionné :


Du coup, j'ai repris le papier Ingres Arches du gaufrage, et cette fois-ci les vergeures étaient un plus pour la calligraphie, il y a quelques petits effets (involontaires...) par-ci par-là.


Dernier essai, gaufrer sur l'un des essais de calligraphie. Et pour ne pas ajouter quelques feuilles de plus à celles qui encombrent le bureau parce que j'hésite encore à les jeter, j'en ai fait des "marque ta page" :






Bilan des essais, de mon point de vue : 
- le gaufrage ne rend rien quand la calligraphie dessus est trop "présente",
- les "marque ta page" sont trop larges ; si je veux exploiter cette idée, il va falloir que je passe à une taille plus petite d'automatic pen... et de gaufrage.

A bientôt pour de nouveaux essais !

12 août 2013

Gaufrage et... superposition

En lien avec les exercices de style d'août

A la suite de l'article du 10 août, j'ai continué les explorations et j'ai avancé aussi sur le gaufrage.
Je suis toujours sur le mot "Voyage" calligraphié en gothique bâtarde "superposée" à l'automatic pen.
Après la calligraphie, décalquage du mot et retouches (je mets le pluriel, car il m'en a fallu un certain nombre pour obtenir un résultat à peu près correct). C'est la première fois que je réalise le gaufrage d'un mot entier, jusqu'ici ce n'avait été que des lettres individuelles.


Ensuite, report sur la cartonnette, découpe au scalpel et réalisation des matrices, en creux et en relief.


Puis vient l'étape la plus ludique, le gaufrage lui-même. J'ai commencé par un gaufrage en creux, à partir de la matrice en relief (le gaufrage, c'est terrible, il faut tout voir à l'envers, et la moindre erreur est fatale, enfin fatale... il faut recommencer, voilà, ça énerve un peu...).
Le résultat du gaufrage en creux n'est pas du tout intéressant, le mot est difficilement lisible. En regardant l'ouvrage à l'envers, c'est beaucoup mieux, mais c'est à l'envers, eh !


Donc, reprise des outils et gaufrage en relief. Là, le résultat est bien plus sympathique :



Et comme les exercices de style du mois portent sur la superposition, je continue l'exercice en dehors de clous, mais c'est quand même de la superposition... gaufrage sur de la calligraphie, le tout en gothique bâtarde naturellement (il faut quand même suivre un minimum les consignes...).
Réalisation de la calligraphie au brouillon - après plusieurs essais, j'ai adopté la plume de 1mm - placement du brouillon sur le gaufrage seul, puis réalisation de cette même calligraphie (avant le gaufrage, comme nous l'a bien spécifié Bruno Gigarel pendant le stage) :



et ensuite, le gaufrage avec la calligraphie. J'aime assez le résultat.



C'est une première. Il faudra que je continue mes expérimentations associant gaufrage et calligraphie.

La citation est de Michel de Montaigne, et se rapporte au voyage "Je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche". C'est si vrai...
Je mettrais bien le nom de l'auteur sur ce travail, mais je ne vois pas trop où ni avec quelle écriture... Pas facile... Si vous avez des suggestions, elles seront bienvenues. Une petite cursive gestuelle ?

Ah ! j'oubliais, que je vous fasse part de mes ratages aussi... Tout à fait pas hasard, je me suis trompée de papier pour réaliser un gaufrage. J'ai pris du papier à dessin de 125 g/ m2, lisse des 2 côtés. Pas du papier pur chiffon, certes, mais un qui a suffisamment de tenue quand même pour que je fasse tous mes essais de calligraphie dessus sans que ça bave, contrairement au papier d'imprimante. Eh bien, une vraie catastrophe, impossible à gaufrer correctement, plein de déchirures sur les bords à l'endroit où le papier doit coller à la matrice.
Et en revenant au papier recommandé par Bruno Gigarel, Ingres d'Arches avec des vergeures, plus aucun problème.
Il va falloir que je fasse aussi des essais de papiers...

10 août 2013

Exercices de style d'août, un début

Ce mois-ci, les consignes des "Exercices de style" du mois sont :
- Ecriture : Gothique bâtarde. Chouette ! C'est une de celles que je connais... Je vais donc disposer d'un peu plus de temps pour la réalisation, pas besoin d'apprendre et de travailler cette écriture avant de songer à démarrer.
- Outil : Automatic pen. Re-chouette ! C'est l'outil que je préfère, il glisse tout seul sur le papier. Enfin... presque...
- Médium : Encre. Bon, là, je vais prendre autre chose... Je n'en utilise jamais (c'est peut-être un tort) et donc, je n'ai que quelques flacons que j'avais acheté au tout début de mon aventure calligraphique, je n'ose pas aller voir dans quel état ils sont.
- Action : Superposer.

Je ne sais pas si cela vous fait le même effet qu'à moi, mais certains sujets des Exercices de style m'ont trouvée avec le cerveau un peu vide, alors que pour d'autres plein d'idées sont arrivées toutes seules. Et ce mois-ci, c'est la configuration "plein d'idées" qui prime !

Superposer... Et si je me servais de mes essais de superposition de lettres pour faire un gaufrage ? Depuis le stage chez Calligraphis avec Bruno Gigarel, j'avais très envie de faire d'autres essais, mais voilà, pas assez de temps...
La superposition des lettres sur un mot devrait permettre de réaliser une matrice de gaufrage. Allez, assez réfléchi (c'est mon gros défaut...), passage à l'acte.

Pour le médium, je remplace l'encre par le brou de noix, très pratique pour des essais.
Et comme en calligraphie c'est comme en cuisine (je n'arrive pas à réaliser une seule recette comme sur les livres, j'y mets toujours mon grain de sel), et que j'avais raté d'autres Exercices de style faute de temps, je vais me rattraper ! 
Je vais superposer et... écraser. Pas besoin de se préoccuper de la hauteur réglementaire des lettres... La superposition va se faire en écrivant une lettre sur la précédente, en horizontal dans un premier temps. 
Et comme c'est la période des vacances, le mot "Voyage" s'est tout de suite imposé.

Voici un premier essai, réalisé à main levée (je vous montre les différents tâtonnements). Pas droit, mal proportionné, certaines lettres ne vont pas, il faut quand même que je trace des traits pour être régulière...



Idée complémentaire en route... et si je faisais le gaufrage prévu dans la petite reliure que j'ai maquettée suite à l'exposition "Délires de livres" ? (cf l'article dans la partie Reliure et Calligraphie). Une contrainte de plus, faire tenir la calligraphie dans la dimension des pliages, d'accord je me complique la vie, mais cela me permettrait de relier 2 idées et deux envies de réalisations. 
L'essai précédent est trop grand pour la dimension de mon pliage... normal...

Donc j'ai pris un automatic pen une dimension en-dessous et j'ai tracé des traits. Et là, zut, ratage complet. C'est pire, trop fin, moche. Et puis les lettres n'étaient pas assez superposées pour en faire ensuite une base de gaufrage. Classement vertical...

Donc, j'ai repris l'automatic pen plus large (je suis plus à l'aise dans le grand que dans le petit), j'ai refait quelques essais sur une feuille A4 en tassant un peu plus et puis, finalement, j'ai fait mes tests sur une feuille de la dimension d'un pli de mon leporello. Pour voir si ça rentre, pas trop folle, la guêpe !

Et voila le dernier résultat (pour le moment) :


Le fait d'avoir à penser "gaufrage" en plus conduit à modifier un peu les lettres, donc à ne pas respecter totalement le ductus de la cursive bâtarde, afin d'éviter les parties trop fines qui passent mal au gaufrage et, surtout, peuvent conduire à déchirer le papier.
Bien, je vais me servir de cette première version à peu près correcte pour mon essai de gaufrage, et je vais aussi continuer sur mon idée de départ pour la superposition, en explorant d'autres pistes qui me sont venues à l'idée : mettre de la poudre de bronze dans le brou, essayer d'écrire avec une autre couleur sur le brou pour voir ce que cela va donner (c'est aussi de la superposition, n'est-ce pas ?), utiliser de l'aquarelle et mettre plusieurs couleurs (je suis une addict au bleu outremer et au cramoisi d'alizarine). 

On verra... Je vous montrerai la suite si j'arrive à trouver le temps de faire tout cela... (pour le gaufrage, c'est sur la bonne voie...).

19 juin 2013

Stage de Composition avec Laurent Pflughaupt (2ème partie)

Prise de tête et plaisir...

Suite du stage de composition du week-end dernier avec Laurent Pflughaupt, journée du dimanche.
Le matin, Laurent nous a cueillies à la fraîche (il fallait avoir la tête claire...) pour des explications théoriques et pratiques sur les rectangles harmonieux basés sur un rapport longueur / largeur = racine de 2 (1,414) ou racine de 3 (1,732), ou encore mieux le nombre d'or  φ = 1,618.
Construction d'une spirale basée sur le nombre d'or à l'aide de la règle, du crayon et du compas, puis tracé du rectangle d'empagement de manière géométrique, donc s'adaptant à tous les formats de page.

Pas facile de scanner un dessin au crayon avec un résultat correct...
Si vous voulez un peu plus de théorie sur ce fameux rectangle d'empagement - dont j'ai découvert l'existence dimanche dernier - et si la géométrie ne vous a pas trop rebuté pendant votre scolarité, j'ai trouvé sur la toile un site qui détaille plus le sujet que ce que nous avons vu dimanche et qui est fort instructif. Accrochez-vous, le document fait 104 pages qui ne concernent pas toutes les calligraphes (c'est lié à la typographie et au livre, un sujet qui n'est pas pour me déplaire), mais il me semble que les règles de mise en page détaillées pour les documents écrits sont aussi valables pour les compositions et la gestion des marges.
J'y ai aussi compris que ce que Laurent nous a été exposé par la pratique dimanche matin est la "méthode de Villard de Honnecourt", un architecte français du 13ème siècle, l'une des méthodes médiévales pour construire une page selon des proportions harmonieuses sur n'importe quelle dimension de support. Gutemberg l'aurait utilisée pour sa fameuse bible, le premier livre imprimé. 
Diable, si nous nous mettons à marcher sur les traces de Gutemberg...
Quand je vous disais que c'était le stage de découverte(s)...
Je ne vais plus composer mes pages sans réfléchir lors de mes prochains travaux. Déjà que je ne vais pas vite... misère !
Il est certain qu'on n'apprend pas la composition en 1/2 journée, mais la première pierre posée par Laurent permet d'aller chercher plus loin par soi-même et d'approfondir le sujet.

Ensuite, passage à l'acte à partir des fonds que nous avions réalisés la veille, avec quand même une petite pause pour déjeuner. Mais nous étions tellement lancées, pour certaines, que nous en aurions (presque) oublié de manger !

Pour ses compositions, chacune a adopté la démarche qui lui convenait le mieux, réaliser un ou plusieurs travaux, mais personnellement j'avais dans l'idée (avant le stage) de relier ce que j'allais apprendre à la calligraphie, et quand j'ai quelque chose dans la tête... ça ne part pas facilement.
Je n'ai donc réalisé qu'une seule composition en y intégrant de la calligraphie en gothique batarde, et j'ai appris à cette occasion beaucoup de choses. Voici le résultat :

 
La photographie de ce type de travail est difficile, le contraste entre les noirs très forts et le blanc de la page perturbe mon appareil photo.
J'ai du adapter l'endroit et les couleurs de la calligraphie au fond pour que le tout soit lisible, ce qui s'est traduit par plus d'une heure d'essais sur des chutes du même fond. Très formateur, je ne regrette pas. Ce qui s'apprend en pratiquant, se trompant, recommençant... rentre mieux dans ma petite tête.

Et je n'ai pas tout à fait fini mon projet, il me reste à calligraphier la suite de la phrase en plume fine (1mm) et toujours en gothique batarde de bas en haut le long du bord vertical droit du fond. Directive donnée par Laurent. Je vous montrerai le résultat final.

Pour finir, une petite anecdote : quand j'ai dit à Laurent, sur un coup de désespoir passager, que cela me prenait la tête (je n'y suis largement pas arrivée du premier coup, et je n'aurais pas du calligraphier le "st" derrière le gros e avant d'avoir tout essayé et mis en place), il m'a répondu "alors, tu crois que nous on ne se la prend pas aussi, la tête, sur nos compositions ?". Ah.... ! Ca me rassure (un peu...).

Bien, maintenant il n'y a plus qu'à se lancer toute seule sur la base des autres fonds réalisés. Encore un problème de temps...

Un grand Merci à Laurent pour toutes ses belles connaissances partagées.

Et pour celles et ceux qui s'intéressent à la phrase finale calligraphiée, il s'agit de Saint Augustin : "Le monde est un livre, ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page".

17 juin 2013

Stage de composition avec Laurent Pflughaupt

Du remue-méninges...

Le week-end dernier avait lieu le stage de composition avec Laurent Pflughaupt. Et ce n'a été que du bonheur et de la découverte.
Le bonheur de retrouver Laurent, si enthousiaste et si gentil, et la découverte de nouvelles "technologies", en ce qui me concerne.

Voici ce que nous avons fait le premier jour, samedi :
A peine installées, passage à l'acte avec des collages. Nous étions devant notre table avec une feuille blanche, un tas de magazines de tous types, un carton plein de vieilleries en papier, journaux, feuille de livre, timbres,..., un tube de colle et une paire de ciseaux. 
Et la consigne : vas-y...
Il y a eu un moment d'interrogation, je fais quoi ? je commence comment ? je mets quels papiers et pourquoi celui-là ou un autre ? et avec les couleurs, je mélange comment ? mais Laurent nous a laissé un peu nous débrouiller et nous confronter au sujet, très probablement pour que nous fassions des expériences sans trop réfléchir pour ensuite en tirer les leçons qui s'imposent.
Et puis, nous avons quand même parlé de nos doutes entre nous, certaines ont commencé en dispersant des morceaux sur toute la feuille, d'autres en partant du centre, ... voir ce qui se passait a aussi été formateur.
Avec le recul, on voit une progression dans le travail, le bazar déstructuré au début, j'occupe tout l'espace :

Puis au fur et à mesure que la matinée avançait, Laurent distillait ses remarques et ses conseils : faire des morceaux de tailles contrastées, des bandes de papier de largeurs différentes, faire attention à l'harmonie des couleurs, ... etc, selon l'avancement de chacune.

Ca commence à s'arranger :

J'ai même une première idée d'association de calligraphie avec... Je la réaliserai peut-être un jour, quand j'aurai le temps...

Le dernier essai est celui qui me plait le mieux, plus épuré, plus réfléchi, et avec une homogénéité des couleurs :

Ensuite, après tous ses efforts - car il en a fallu de la réflexion pour arriver à faire quelque chose sous l'oeil expert de Laurent qui, en prenant bien des égards, suggère d'ajouter un truc à droite ou à gauche, de décoller un morceau qui n'avait rien à faire là, nous encourage quand nos idées ne sont pas trop mauvaises, voire nous donne le petit coup de pouce qui change tout à l'allure - repas bien mérité.

L'après-midi, changement complet de programme... Nous avons fait des fonds avec un rouleau en plastique dur, de la gouache, un passage simple sur des plaques métalliques gravées ou des lettres en bois, le tout déposé sur du papier. Le résultat était bluffant, en voici quelques exemples :




J'ai une préférence pour ceux réalisés avec les lettres en bois.
Ce que nous allions faire de tout ça ? ... l'utiliser le lendemain.
Je garde un peu le suspens, et je continuerai dans le prochain message.

Mais nous n'avons pas fait que produire. Nous en avons aussi profité pour faire quelques pauses et admirer les si belles oeuvres de Laurent dans son atelier. Je ne me lasse pas de regarder tout ce que son travail a produit.

30 avril 2013

Délires de livres 2013



Je reviens de la biennale « Délires de livres » édition 2013, à Chartres, qui vaut vraiment une visite cette année, tant il y a de créations intéressantes alliant calligraphies et reliures.


Le thème de cette année est « Le désir ».



Le lieu de l’exposition se situe dans un des plus beaux endroits de Chartres, la Basse Ville, le long des bords de l’Eure, où les traces médiéviales sont encore bien visibles et donnent beaucoup de cachet au lieu. Regarder les noms de rues est déjà le début d’une histoire : rue du massacre, à cause de l’ancienne présence d’un abattoir, rue de la tannerie, en lien avec l’activité des bords de rivière au moyen-age à cet endroit, l’eau étant un élément obligatoire pour cette profession, ...

L’exposition se tient dans la Collégiale Saint André, et les vieilles pierres donnent un cadre à toutes ces créations contemporaines.



Cette année, beaucoup d’ouvrages présentés allient calligraphie et reliure, le terme reliure désignant uniquement le moyen de relier des éléments entre eux et n’évoquant que de loin, pour certaines créations, le livre sous sa forme classique.



J’ai eu plusieurs coups de coeur, d’abord pour les travaux très originaux présentés par l’association l’esperluette et aussi Edwige Timmerman, ensuite pour ceux de Stéphanie Devaux, pour le très bel éventail calligraphié « Désir de plaire » de Jacqueline Rifflard, et... et tous ceux que je ne peux pas énumérer mais qui valent aussi de passer du temps à les regarder.



Une exposition très intéressante, qui donne plein d’idées pour de futures réalisations, et qui dure jusqu’au 19 mai 2013. Mérite largement une visite !

26 mars 2013

Gaufrage de papier

Deux belles découvertes...


Le week-end dernier s'est déroulé le stage de gaufrage chez Calligraphis, animé par le très sympathique et très compétent calligraphe Bruno Gigarel.
Ce fut l'occasion de deux belles découvertes, d'abord faire la connaissance de Bruno Gigarel, une belle découverte humaine, ensuite expérimenter pour la première fois le gaufrage en réalisant tout de A à Z, une belle découverte technique.

Je vous montre en premier la réalisation que je pense la plus réussie (en fait je l'ai faite le dimanche en fin d'après-midi, après 2 jours de tentatives plus ou moins couronnées de succès) :


Le procédé est long et oblige à réfléchir car il faut tout voir à l'envers : la matrice de la lettre à gaufrer doit être à l'envers, on gaufre sur l'envers du travail...
Voici les éléments nécessaires pour la réalisation du gaufrage : en premier le calque permettant de réaliser le dessin de la lettre sur une base de calligraphie préalable ou de photocopie agrandie, et en second la découpe sur cartonnette :

Vous voyez quand je vous dis que c'est à l'envers...

Pendant le stage, nous avons pu expérimenter les deux types de gaufrage, en relief et en creux ainsi que la superposition des deux.
Personnellement, j'ai réalisé un Leporello de lettres J gaufrées dans les deux sens :


Pas facile de faire une photo qui rende quelque chose...
Voici un détail des deux J entrelacés :


Là aussi, il aurait fallu tenir compte de l'envers... j'ai commencé du mauvais côté du Leporello... Mais bon, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

Et toujours dans la rubrique, j'apprends en me trompant, voici en dernier un travail de superposition de deux mêmes lettres dans lequel j'ai craqué le papier à deux endroits. Cela m'a permis d'affiner mon geste sur les parties les plus étroites qui méritent un traitement tout en finesse...




Bilan du stage : plein d'idées de réalisations futures. Il ne manque plus que le temps...
Et l'envie de refaire un autre stage avec Bruno, très pédagogue.

8 mars 2013

Exercices de style de mars

Le tirage au sort pour le mois de mars donne un peu de fil à retordre :
Ecriture : batardes flamandes, Outil : papier, Médium : brou de noix, Action : séparer / dissocier.

L'écriture d'abord : après quelques recherches dans les quelques livres de calligraphie de la maison (Médiavilla, Chazal,...), pas de batardes flamandes, mais la Flamande tout court. Alors, va pour la flamande.
Entre le tirage de février et celui de ce mois, j'ai de la chance... encore une écriture que j'ai déjà travaillée (lors d'un stage avec le calligraphe Eric Montigny) et que j'aime beaucoup. Ca ne va pas durer... et ça va se corser plus sévèrement quand je vais tomber sur les capitales romaines... 

L'outil : le papier aquarelle 600 g, ouf ! après de courtes fouilles archéologiques, j'en ai trouvé une feuille dans le tas de papiers divers et variés que je garde dans un carton à dessin... J'avais du l'acheter pour faire un peu d'aquarelle et puis, le temps a passé... 
J'ai aussi découpé des bandelettes pour calligraphier dans du carton (des chutes de carton pour la reliure) et dans un vieux calendrier. On verra bien.

Sur le médium, rien à dire, j'en utilise assez souvent pour faire des essais, il n'y avait qu'à ouvrir le petit pot.

Je garde le meilleur pour la fin. Enfin, le meilleur... Quand j'ai pensé, au début, à "séparer / dissocier", c'était comme de regarder une grande étendue désertique sans rien pour accrocher le regard, en l'occurrence les pensées. La calligraphie c'est la belle écriture, l'éclatement et la dissociation ne s'imposent pas du premier coup.
Et puis, à court d'idées après avoir mentalement exploré diverses pistes que j'ai trouvées, après quelques heures, complètement nulles, je me suis souvenue de mon exercice de style de février et de la remarque de callie sur le fait que mon 2ème essai présentait plus d'unité (donc le contraire de la séparation).

Bon, c'était une première (et paresseuse) première piste, que j'ai rapidement explorée sur du papier ordinaire et à main levée.
Je vous montre le résultat. Peut mieux faire, très certainement, mais sincèrement "dissocier", pour l'instant je manque d'inspiration...
J'ai raté les 2 S de possible, il faut que je travaille ce point.

Et si arrivez mal à déchiffrer le texte, c'est que c'est un peu "dissocié" (clin d'oeil)...
"Carpe diem, cueille le jour présent en te fiant le moins possible au lendemain".

J'ai "dissocié" la phrase de la traduction française et les lettres en latin (re-clin d'oeil).
 
Ah, j'oubliais... Que je vous dise le résultat de mes essais avec les différents outils : le calendrier se détrempe et se ramollit après quelques trempettes dans le brou, on se retrouve avec un truc un peu mou et imbibé, ce n'est pas la panacée pour un trait qu'on voudrait nerveux. Le carton, lui, boit le brou et quand on essaye d'écrire avec, il ne reste plus beaucoup de liquide à faire glisser sur le papier.

Finalement, le mieux, c'est le papier aquarelle, avec lequel a été réalisé l'essai.

Et que je vous dise aussi... la flamande avec un gros outil, c'est dérangeant... Quand j'ai repris la petite plume pour le petit texte en noir, c'était beaucoup plus agréable !
Mais c'est le but de nos exercices de recherche, non ?
J'ai hâte de voir ce que la séparation et la dissociation ont inspiré à d'autres cerveaux que le mien !
Mais je continue à y réfléchir de mon côté, et qui sait ? La lumière va peut-être venir...

24 février 2013

Exercices de style

Exercice de février

A l’occasion du stage de Cursive Gestuelle chez Laurent Pflughaupt, l’idée avait été lancée de tenter des aventures calligraphiques une fois par mois en tirant au sort l’outil, le médium à utiliser, le type d’écriture et l’action à réaliser.


L’idée lancée par Callie a été reprise avec enthousiasme par l’ensemble des participantes, C°rineke, Claudie et moi-même.


 Le défi du mois de février est le suivant :


Ecriture : cursive gothique, Médium : gouache, Outil : balsa, Action : Ecrire


Tout a été dit sur le balsa sur le blog de Claudie dans ses différents messages. J’ai donc empoigné le téléphone et appelé le magasin de modélisme de ma ville (coup de chance, il y en avait un…) mais gros désappointement, il n’a que des planches de balsa de 4mm d’épaisseur. C’est un peu épais pour la calligraphie, non… Plus fin, cela existe, mais le magasin n’en a plus, dommage… Et puis, cela se vend par planches de 1 m de long, qu’aurais-je fait de tout ça après avoir prélevé mon petit bout ?


Donc, il fallait trouver un avatar. 2 idées : soit un bout de cagette, soit découper un petit bout dans du placage bois que j’avais acheté avec l’idée d’en couvrir un livre… que je n’ai pas encore couvert.


Voilà, j’ai déjà les outils. Et j'ai un peu biseauté le bout de placage pour voir ce que cela donnera...


Pour la suite, cela se corse. De la gouache… vous avez dit, je n’ai jamais utilisé cela en calligraphie, en grande amatrice de l’aquarelle que je suis.

J'ai bien vu quelques tubes dans la chambre d’une de mes filles, mais vu leur âge... (aux tubes...), inutilisables, tout secs à l'intérieur.


Bon, faute de gouache, je me suis rabattue sur l'aquarelle en attendant d'acheter quelques tubes de gouache neufs. Il ne me reste plus beaucoup de temps, c'est bientôt fin février... Quel stress !


Ensuite, il fallait se remettre la cursive gothique en tête… C'était le moins difficile, c’est une de mes préférées, mais de la tête à la main, il y a quand même un espace assez long et le résultat doit pouvoir s’améliorer. Cela faisait un petit moment que je ne l'avais pas utilisée.


 Après tout cela, je vous montre mes premiers essais :



Je ne sais plus distinguer lequel était fait à la cagette, lequel avec le bout de placage bois. Le résultat est assez proche.


J’ai calligraphié le mot "heureux" car j'ai dans l'idée d'écrire le début de la poésie de Joachim Du Bellay "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage..." en utilisant pour la suite du texte de la cursive gestuelle.

Là c'est un autre challenge, car depuis le stage chez Laurent, je n'ai pas repris la plume pour la cursive...
Au niveau disposition des lettres, ma préférence va plutôt au second essai. 


Je ne suis pas tirée d'affaire...


31 janvier 2013

En accordéon...

Voici ma dernière réalisation, basée sur une bande calligraphiée en gothique batarde, insérée dans un leporello et agrémentée de 2 petites couvertures en carton arrangées.



Il s'agit de la citation d'Epictète "N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites, décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux".

Une fois replié et le ruban noué, cela donne un petit objet de 11 x 9,5 cm :



Si vous voulez en connaitre les détails, c'est tout simple :
Une bande de papier blanc de faible grammage pliée en accordéon pour la calligraphie :

ou plutôt 2 bandes raccordées ensemble dans le pli vallée.

Un leporello constitué de rectangles de canson bleu nuit (j'adore cette couleur - bleu grec) avec des découpes intérieures :

et des couvertures découpées dans un carton, le dit carton subissant ensuite un peu d'arrachage en surface et étant repeint avec de l'acrylique.
 Un peu de décoration sur l'une des couvertures avec le nom de l'auteur de la citation calligraphié lui aussi en gothique batarde, et voila...